intersectionnalite-ab35.md
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@@ -43,6 +43,7 @@ Autrice : Crabi - Liaison commune de Lyon - Fédération anarchiste - 07 / 05 /
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## Les luttes portées par les autrices
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### Le classisme dans le militantisme
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+Abstract de Crabi - Juillet 2025
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On appelle le classisme la division systémique en classe sociale d'un environnement associée d'une oppression d'une classe sur une ou plusieurs autre classe. Aussi désigne-t-on par classisme dans le militantisme, la division en classes sociales le milieu militant. Inhérentes à la société, nos activités militantes reflètes nos moyens et nos besoins. Aussi une catégorisation existe dans l'activisme à défaut des théories et des idées. En exemple peut-on parler de la « lutte des classes » :
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@@ -56,9 +57,9 @@ Ce que le matérialiste ne dit pas, c'est que ce sexisme planera evidemment apr
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Peut-on remarquer alors que cette lutte des classes n'est pas simplement une idée mais une stratégie. C'est une recherche de prise de pouvoir que convoite le communisme. Alors, on prime dans ce milieu le « soulèvement du prolétariat » pour prendre le pouvoir, le mettre au main du Parti communiste pour la mise en place de la dictature du prolétariat.
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-« *Les communistes avec leurs méthodes, au lieu de mettre le peuple sur la voie du communisme, finiront par lui faire hair jusqu'à son nom. Ils sont sincères sans doute ; mais leur système les empêche d'introduire dans la pratique le moindre principe du communisme. Et constatant que l'oeuvre révolutionnaire n'avance point, ils en augurent que le peule n'est pas prêt pour avaler leurs décréts, qu'il faut du temps, des déturs (...). Le plus triste est qu'ils ne reconnaissent nulleent, ne veulent pas reconnaître leurs erreurs, et chaque jour ils enlèvent à la masse un orceau des conquêtes de la révolution, au profit de l'État centraliste. *»
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-- Kropotkine/ Cité par Vilkens dans « Le libertaire » - 28 janvier 1921
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+>« *Les communistes avec leurs méthodes, au lieu de mettre le peuple sur la voie du communisme, finiront par lui faire hair jusqu'à son nom. Ils sont sincères sans doute ; mais leur système les empêche d'introduire dans la pratique le moindre principe du communisme. Et constatant que l'oeuvre révolutionnaire n'avance point, ils en augurent que le peule n'est pas prêt pour avaler leurs décréts, qu'il faut du temps, des déturs (...). Le plus triste est qu'ils ne reconnaissent nulleent, ne veulent pas reconnaître leurs erreurs, et chaque jour ils enlèvent à la masse un orceau des conquêtes de la révolution, au profit de l'État centraliste. *»
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+>- Kropotkine/ Cité par Vilkens dans « Le libertaire » - 28 janvier 1921
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En tant qu'anarchiste, nous ne souhaitons en rien cette finalité, alors nous n'en supportons pas les étapes et méthodes. Dès maintenant nous souhaitons le changement pour justement éviter de ne baser tout nos espoirs dans un Parti politique certainement corrompu, qui admettra dans le futur des massacres pour palier à l'incohérence de sa politique.
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@@ -76,25 +77,25 @@ Ici, cette partie souhaite démontrer la difficulté des mouvements à se dével
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#### Du féminisme aux luttes antiracistes
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-« Pour bien comprendre la dynamique actuelle de l'approche intersectionnelle, il est essentiel d'examiner les racines historiques et le développement du féminisme aux États-Unis.
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-La première vague du féminisme est apparue dans le contexte de la lutte pour le droit de vote des femmes. Le mouvement a été marqué par deux associations principales : la National Woman Suffrage Association (NWSA) et l'American Woman Suffrage Association (AWSA).
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-D'une part, la NWSA a été fondée en 1869 par Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton. Elles militaient en faveur d'un amendement fédéral accordant le droit de vote aux femmes et avaient également des revendications plus larges, telles que les droits de propriété des femmes et la réforme du mariage. D'autre part, l'AWSA, également créée en 1869, était plus conservatrice. Elle adoptait une approche état par état en matière de suffrage et se concentrait uniquement sur le droit de vote, dans le but de convaincre un public plus large, y compris les hommes.
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-Il y avait toujours des tensions entre ces deux associations, précisément en raison de leurs stratégies et priorités différentes. Ces deux associations ne fusionnèrent qu'en 1890, principalement en raison de tensions exacerbées lorsque les hommes noirs obtinrent le droit de vote avant les femmes grâce au 15e amendement de 1870, alors que de nombreuses féministes militaient également pour le droit de vote des anciens esclaves. Même si l'organisation unifiée a finalement obtenu l'adoption du 19e amendement en 1920, qui accordait le droit de vote aux femmes, cette situation a révélé les limites d'un mouvement qui ne traitait pas pleinement la « triple oppression » subie par les femmes noires et les autres minorités. La notion de « triple oppression » a été inventée en 1949 par Claudia Jones dans un article intitulé « An End to the Neglect of the Problems of the Negro Woman » (Mettre fin à la négligence des problèmes des femmes noires). Elle décrivait un type d'oppression que les femmes noires avaient toujours connu : elles étaient marginalisées en raison de leur sexe, de leur race et de leur classe sociale, ce que les organisations féministes négligeaient souvent, soulignant la nécessité d'une approche plus inclusive et intersectionnelle au sein du mouvement pour les droits des femmes.
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-Claudia Jones était très consciente du manque de réflexion intersectionnelle autour d'elle ; en tant que membre du Parti communiste, elle constatait que celui-ci se concentrait sur l'oppression des hommes blancs de la classe ouvrière, peinant à reconnaître les oppressions spécifiques des femmes noires.
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-Une autre période difficile fut celle des années 1960, en particulier dans le contexte de la ségrégation aux États-Unis, qui persista malgré d'importants progrès législatifs, tels que le Civil Rights Act de 1964, qui interdisait théoriquement la discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe et l'origine nationale. Cette loi mit également fin à la ségrégation dans les lieux publics tels que les bibliothèques et les écoles publiques, mais les préjugés raciaux restaient profondément ancrés.
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-Puis vint la deuxième vague du féminisme et ses principales revendications, qui portaient sur la sexualité, les droits reproductifs, la famille et le lieu de travail : elles luttaient pour une égalité substantielle (c'est-à-dire l'égalité des résultats pour les groupes défavorisés), maintenant que les féministes de la première vague avaient plaidé en faveur de l'égalité formelle. Il est important de noter que la deuxième vague du féminisme a croisé le mouvement des droits civiques, car des femmes issues de divers milieux raciaux et socio-économiques ont uni leurs forces pour lutter contre l'oppression systémique. Cependant, le mouvement était principalement dominé par des féministes blanches issues des classes moyennes et supérieures et ne tenait pas compte des récits des femmes de couleur et des femmes issues de la classe ouvrière.
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-À ce stade, l'écrivaine américaine Audre Lorde a commencé à soutenir que le concept de « sororité » du mouvement était insuffisant pour apporter un véritable changement, car il négligeait des aspects essentiels de l'identité, tels que la race, la sexualité, l'âge et la classe sociale.
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-Ce changement, parallèlement à la montée du féminisme lesbien dans les années 1970, a jeté les bases de l'approche intersectionnelle qui allait définir le féminisme de la troisième vague, qui cherchait à aborder un spectre plus large d'identités et d'expériences au sein du mouvement. »
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-- Anaïs -- extrait traduit de l'anglais par Crabi de « Discussing homosexuality in the english classroom : an intersectional approach » - p.8
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+>« Pour bien comprendre la dynamique actuelle de l'approche intersectionnelle, il est essentiel d'examiner les racines historiques et le développement du féminisme aux États-Unis.
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+>La première vague du féminisme est apparue dans le contexte de la lutte pour le droit de vote des femmes. Le mouvement a été marqué par deux associations principales : la National Woman Suffrage Association (NWSA) et l'American Woman Suffrage Association (AWSA).
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+>D'une part, la NWSA a été fondée en 1869 par Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton. Elles militaient en faveur d'un amendement fédéral accordant le droit de vote aux femmes et avaient également des revendications plus larges, telles que les droits de propriété des femmes et la réforme du mariage. D'autre part, l'AWSA, également créée en 1869, était plus conservatrice. Elle adoptait une approche état par état en matière de suffrage et se concentrait uniquement sur le droit de vote, dans le but de convaincre un public plus large, y compris les hommes.
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+>Il y avait toujours des tensions entre ces deux associations, précisément en raison de leurs stratégies et priorités différentes. Ces deux associations ne fusionnèrent qu'en 1890, principalement en raison de tensions exacerbées lorsque les hommes noirs obtinrent le droit de vote avant les femmes grâce au 15e amendement de 1870, alors que de nombreuses féministes militaient également pour le droit de vote des anciens esclaves. Même si l'organisation unifiée a finalement obtenu l'adoption du 19e amendement en 1920, qui accordait le droit de vote aux femmes, cette situation a révélé les limites d'un mouvement qui ne traitait pas pleinement la « triple oppression » subie par les femmes noires et les autres minorités. La notion de « triple oppression » a été inventée en 1949 par Claudia Jones dans un article intitulé « An End to the Neglect of the Problems of the Negro Woman » (Mettre fin à la négligence des problèmes des femmes noires). Elle décrivait un type d'oppression que les femmes noires avaient toujours connu : elles étaient marginalisées en raison de leur sexe, de leur race et de leur classe sociale, ce que les organisations féministes négligeaient souvent, soulignant la nécessité d'une approche plus inclusive et intersectionnelle au sein du mouvement pour les droits des femmes.
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+>Claudia Jones était très consciente du manque de réflexion intersectionnelle autour d'elle ; en tant que membre du Parti communiste, elle constatait que celui-ci se concentrait sur l'oppression des hommes blancs de la classe ouvrière, peinant à reconnaître les oppressions spécifiques des femmes noires.
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+>Une autre période difficile fut celle des années 1960, en particulier dans le contexte de la ségrégation aux États-Unis, qui persista malgré d'importants progrès législatifs, tels que le Civil Rights Act de 1964, qui interdisait théoriquement la discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe et l'origine nationale. Cette loi mit également fin à la ségrégation dans les lieux publics tels que les bibliothèques et les écoles publiques, mais les préjugés raciaux restaient profondément ancrés.
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+>Puis vint la deuxième vague du féminisme et ses principales revendications, qui portaient sur la sexualité, les droits reproductifs, la famille et le lieu de travail : elles luttaient pour une égalité substantielle (c'est-à-dire l'égalité des résultats pour les groupes défavorisés), maintenant que les féministes de la première vague avaient plaidé en faveur de l'égalité formelle. Il est important de noter que la deuxième vague du féminisme a croisé le mouvement des droits civiques, car des femmes issues de divers milieux raciaux et socio-économiques ont uni leurs forces pour lutter contre l'oppression systémique. Cependant, le mouvement était principalement dominé par des féministes blanches issues des classes moyennes et supérieures et ne tenait pas compte des récits des femmes de couleur et des femmes issues de la classe ouvrière.
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+>À ce stade, l'écrivaine américaine Audre Lorde a commencé à soutenir que le concept de « sororité » du mouvement était insuffisant pour apporter un véritable changement, car il négligeait des aspects essentiels de l'identité, tels que la race, la sexualité, l'âge et la classe sociale.
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+>Ce changement, parallèlement à la montée du féminisme lesbien dans les années 1970, a jeté les bases de l'approche intersectionnelle qui allait définir le féminisme de la troisième vague, qui cherchait à aborder un spectre plus large d'identités et d'expériences au sein du mouvement. »
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+>- Anaïs -- extrait traduit de l'anglais par Crabi de « Discussing homosexuality in the english classroom : an intersectional approach » - p.8
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### L’isolement, sectarisme et sacrifice militant
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